Qui suis-je?

 

 

 

Je m'appelle André Zveguintzoff. J'ai 62 ans. C'est pas un nom, c'est un handicap!
zveg, c'est plus simple.
Je suis d'origine Russe, de père et de mère. Ma mère s'appelait Solovieff, ce qui signifie: rossignol... je suis né en France de parents français, mais comme beaucoup d’enfant de communauté immigrée, la tendance étant de vivre entre gens de même origine, je ne parlais que russe. En réaction, à l’âge de 3-4 ans, j’ai décidé, qu’étant en France, je ne parlerai que le français. J’ai toujours eu du mal avec mes origines et j’ai rejeté tout ça, Je n’étais plus Russe, mais je n’étais pas Français non plus. Out of nowhere. J’ai gardé de cette période l’envie de me débrouiller tout seul pour apprendre.
Vers l’âge de 8 ans, j’ai découvert Les Beatles. Les premiers disques, sachets en papier sans photo, que mon père nous ramenait de Londres, puis une sorte de collector des USA, un mix des 2 premiers LP. Je les ai écoutés en boucle les oreilles entre les deux baffles du tourne-disque. J’ai appris l’Anglais comme ça, un besoin de maîtriser quelque chose de nouveau. Le fait de faire ça tout seul, m’obligeait à être perfectionniste pour ne pas paraître ridicule. Ça ne m’a jamais quitté.
Les Beatles m’ont aussi donné l’envie de comprendre comment était faite la musique. J’ai appris le solfège en lisant et en étudiant des partitions.
Je grattais un peu la guitare, mais le piano me titillait. J’ai un jour demandé à mes parents un piano pour pouvoir jouer la Polonaise Héroïque de Chopin ! Et bien j’ai appris la Polonaise, tout seul, en 3 mois… j’avais 12 ans. On ne peut pas dire que c’était extraordinaire mais j’arrivais à la jouer. J’ai continué le piano, toujours avec ce besoin de reproduire le plus fidèlement possible ce que j’entendais, un peu de classique, les Beatles, et puis des ragtimes et en fin du Jazz.
         Plus tard, j’ai traîné dans les bars de jazz, à pianoter et à picoler ! je voulais être pianiste de bar, alors je me suis décidé à prendre des cours !!! J’ai été m’inscrire dans une école, le CIM. Et là j’ai commencé à déchanter. Le niveau général de étudiants, les exigences que demande la musique, le manque de technique m’ont fait prendre conscience de longueur du chemin à faire. Il fallait aussi que je bouffe alors j’ai laissé tomber !

La post-production :

J’avais déjà un métier, j’étais assistant monteur. J’avais fait mes classes dans l’équipe de montage de Georges Lautner. Mort d’un Pourri, Flic ou Voyou… que j’ai quitté pour faire du piano. Je suis rentré chez Son et Lumière en 1982 pour faire de la post-production de films de pub principalement. Ensuite, du free-lance, et puis Banc Public qui est né en 1992. Quelques bons souvenirs :
Des films avec Ridley Scott, Olivero Toscani, Patrice Leconte, le 1er Egoïste avec Jean-Paul Goude, ESSO avec Patrick Bouchitey, le 1er CNP avec Lars Von Trier… En 2007, je suis retourné à mes premiers amours : le cinéma où je m'occupe de bandes-annonces chez TEST.
J'ai pris ma retraite le 1er janvier 2018.

La photo: Je suis tombé dans la photo numérique en 2002. Très vite, j'ai essayé les flous, les mouvements, mais je ne fais pas que ça. J’aime l'instant où je prends la photo et la retouche. Dans les « bougés », c’est imaginer le résultat au moment de la prise de vue qui est intéressant, avec l’habitude on contrôle, on devine les possibilités de la matière présente sur la photo. Le moment de la retouche est très particulier. C’est complètement lié à l’humeur. C’est une improvisation à base de filtres, de mélanges de couches, comme toute impro il faut une tonalité, un rythme, des règles. Régulièrement, je m’installe et au bout de quelques minutes, j’abandonne faute de feeling. Les différences de tendances sont importantes suivant les jours : plus ou moins de couleurs, de contraste, je corrige une dernière fois, à tête reposée. J'ai fait deux expos. C'est assez étrange de voir le regard de gens que l'on ne connait pas sur son travail. Dans l'ensemble, c'est plutot bien perçu et puis je commence à vendre des tirages, ça fait plaisir.
La Musique : J'ai toujours écrit de la musique. Je pensais pouvoir mettre tout ça en forme. Le problème c'est que c'était avec un nouveau logiciel difficile à maîtriser. Alors la photo a pris le dessus... et j'ai complètement arrêté le piano depuis bientôt six ans. Peut-être un jour...